Soirée Oisans Project « Qu’est-ce qui se passe ailleurs ? »

2 Fév 2025

À l’initiative de l’association Oisans Project, une centaine de participants se sont réunis pour une soirée d’échanges sur l’avenir des stations de montagne et la prise en compte collective du besoin de se réunir face aux événements qui risquent d’arriver, en fonction de la taille des territoires.

Soirée animée par le journaliste et écrivain Guillaume Desmurs.

Guillaume Desmurs a ouvert la discussion en rappelant le poids du ski dans l’économie montagnarde, une dépendance qui s’est consolidée au fil des décennies mais, dit-il « Le monde physique nous oblige à nous transformer » !

Clément Colin (Tignes 2050) a illustré cette transformation en détaillant la reprise de la DSP (Délégation de Service Public) de la station en 2026 qui est un moyen pour maîtriser l’avenir. Une Société Publique Locale (SPL) sera créée pour gérer le domaine skiable, gérer l’immobilier et développer la mobilité.

Sébastien Merignargues (Alpe d’Huez), indique « maintenant que les moyens sont présents, c’est le moment de réfléchir à la transformation du modèle ». Il met en garde contre la surpopulation touristique dans certaines stations et plaide pour la rénovation plutôt que la construction excessive. L’Alpe d’Huez s’engage dans la trajectoire Flocon Vert, un label de transition écologique.

Yohann Echardour (La Morte Vivante), souligne l’urgence pour la station de La Morte, la station s’arrêtera en septembre 2025 faute de solutions durables pour sa pérennité. Il défend l’idée d’un village de montagne habité à l’année. Le manque d’anticipation et l’absence de moyens ralentissent la transition, alors que l’enjeu est crucial.

Loïs Habert (Vercors Citoyens),interroge sur la pérennité du modèle « tout ski » et milite pour une diversification des activités afin de mieux répondre aux périodes sans neige, jours de mauvais temps et ailes de saison. Il évoque également les projets récents de l’association : les  Écoutes Citoyennes, visant à redonner la parole aux habitants et la rédaction d’un cahier des charges pour la Délégation de Service Public (DSP), afin d’imaginer une montagne en transition et tenter de sortir de l’entre-soi.

Loïs Habert a conclu son intervention sur une note positive, soulignant que la transition en montagne, bien que complexe et nécessitant un engagement fort pour contrer les projets qui la menacent, permet de faire tourner des structures à l’année et donc de répondre à beaucoup de problèmes, parmi lesquelles la vie dans les villages, les problèmes de sur tourisme, les lits froids des touristes et des saisonniers…

Les échanges avec la salle ont confirmé l’intérêt et l’urgence de ces réflexions.

En synthèse

L’Alpe d’Huez et Tignes, bougent à l’initiative des organisation locales, à la Morte, où tout soudainement semble s’arrêter, les élus et citoyens travaillent ensemble. Dans le Vercors le mouvement citoyen constate deux comportements, les difficultés que risque de rencontrer le monde du ski ne sont pas toujours partagées par les acteurs locaux.

La soirée s’est conclue sur une note encourageante : ces quatre laboratoires d’idées offrent des perspectives différentes, mais complémentaires, pour une montagne en transition.

En marge de l’événement, Guillaume Desmurs a dédicacé son nouveau livre Le Crépuscule des Jeux – Enquête sur les JO d’hiver 2030, prolongeant ainsi la réflexion sur l’avenir des territoires alpins.

Profils des intervenants :

  • Guillaume Desmurs – Journaliste et écrivain, animateur de la soirée.
  • Clément Colin – Directeur Général des Services de la mairie de Tignes, acteur principal du projet Tignes 2050.
  • Sébastien Merignargues – Directeur de l’Office du Tourisme de l’Alpe d’Huez.
  • Yohann Echardour – Cofondateur de l’association La Morte Vivante, un projet pour revitaliser la station de La Morte.
  • Loïs Habert – Représentant de Vercors Citoyens, engagé pour une montagne durable et innovante.